ENGLISH
I am taking advantage of the quieter season in the garden to look back on a year of gardening.
But first, I want to go back to a culinary experience that concluded an adventure that started 3 years earlier. All this to say that you never know where the garden can lead you, and what it can bring:
Because happiness is not just something to talk about, it has to be practised.
I did something this year which gave me great satisfaction while linking degrowth and resilience.
Three years ago I put some straw in my garden to protect my potatoes from the heat and to save water. I must admit that with the two small heat waves of 2019, it was a good idea. I had no plans to follow up on this story, except to use more straw in 2020.
I do a lot of experimenting in my garden and I like to let life decide some things for me. I wasn’t really surprised to see that my straw mulch, which had been left untouched over the winter, had decided to start growing… The birds had not eaten all the seeds that were in the straw I had used, and here and there some seedlings had appeared. I decided to let them get on with it to see what would happen.
Later, I planted my squashes in the middle of this micro field. This little world seemed to get along well and my grain matured quietly with the courgettes, pumpkins, butternuts, etc. I was keen to harvest this crop, which I did with secateurs (!). I put the ears of barley in a large barrel and I more or less forgot about them until the autumn of 2021.
With a home-made micro thresher constructed with an electric drill and a chain (it’s amazing the tutorials you can find on Youtube!) my husband managed to separate the grains from the ears. And then the grain was winnowed with another home-made device and we ended up with 12kg of barley.
What to do with this barley? The temptation to make bread was great. Thanks to my passion for history, I know that the Egyptians used to make barley bread so I looked for an old Egyptian bread recipe, without wheat and with honey. We already have a machine to crush the grain into coarse flour so it was easy to do this part. The honey came from my neighbours.
I finally made the bread this year in January, and we thought it was pretty good.
Making bread like Egyptians… What an adventure! Making your own bread with your own grain, frankly anyone who lives in the countryside and is into degrowth should try it. What an experience! What a pleasure!
After making the bread, we sowed some of the remaining seeds in the spring in a newly ploughed corner of the garden. But with little rain this year, it did not produce much, less then when it grew from the straw mulch… My husband tried to make some malt for a future home brewed beer and that worked much better. He actually produced a very drinkable Blond Ale which we found very refreshing on the hot summer’s evenings. There was still enough grain left to make some bread again, which I did recently, improving the recipe this time. We also sowed more seeds before the onset of winter (as we are not sure whether our barley is a winter or spring type), but so far it has not proven very successful. We still have some to try again in the spring next year.
Who could have imagined what we would do with a handful of grain from a simple mulch!
My fellow gardeners, I hope you experiment as much as possible with your gardens. Who knows where your experiments will take you, and what satisfaction you will get from them.
For those who have access to barley and are tempted, here is the recipe for the bread:
EGYPTIAN BARLEY BREAD
INGREDIENTS
– 2 teaspoons yeast (6 gr)
– 1 cup warm water (250 ml)
– 2 tablespoons honey (40 gr)
– 1 1⁄2 teaspoon salt (10 gr)
– 1 egg, lightly beaten
– 3 tablespoons oil (45 ml) (any other fat can be used including lard)
– 4 cups barley flour (550 gr)
DIRECTIONS
– Combine yeast, water and honey and let stand for 5 minutes.
– Add salt, eggs and oil.
– Stir in flour and mix until dough is manageable.
– Place the dough on a lightly floured surface and knead for a few minutes.
– Place in a large greased bowl, turning to coat.
– Cover with a towel and let rest in a warm place for a minimum of 90 minutes, up to 2 hours.
– The dough will rise slightly, but will NOT double.
– Turn the dough out onto a lightly floured surface and knead it again.
– Shape it into a round cake about 1”/2.5 cm thick.
– Place it on a lightly greased baking sheet.
– Cover with a towel and let rest for at least an hour, up to 90 min.
– Preheat oven to 425°F (220°C).
– Bake for 15 to 20 minutes, or until light brown and hollow when tapped.
– Cool on a wire rack.
This bread can also be done with a bread machine on the wholewheat bread program.
FRANÇAIS
Je profite de la saison plus calme au jardin pour revenir sur une année de jardinage.
Mais avant, je veux revenir sur une expérience culinaire qui a conclu une aventure commencée 3 ans plus tôt. Tout cela pour dire qu’on ne sait jamais où le jardin peut nous mener, et ce qu’il peut nous apporter :
Par ce que le bonheur il ne suffit pas d’en parler, ça se pratique.
J’ai fait un truc cette année qui m’a donné beaucoup de satisfaction en liant jardinage, décroissance et résilience.
Il y a de cela 3 ans j’avais fait du paillage dans mon jardin pour protéger mes pommes de terre des fortes chaleurs et pour économiser l’eau. J’avoue qu’avec les deux petites canicules de 2019, ce fut une bonne idée. Je n’avais pas prévu de suite à cette histoire, à part refaire plus de paillage en 2020.
Je fais des tas d’expériences dans mon potager et j’aime bien laisser la vie décider de certaines choses à ma place. Je ne fus pas vraiment surprise de voir que mon paillage qui avaient été laissé à l’abandon pendant l’hiver avait décidé de se mettre à pousser… Les oiseaux n’avaient pas picoré toutes les graines qui étaient dans la paille que j’avais utilisée. Ici et là des touffes de grains apparaissaient. J’ai décidé de les laisser faire pour voir ce qui allait se développer.
Plus tard, j’ai planté mes cucurbitacées au milieu de ce micro champ. Tout ce petit monde semble s’être bien entendu et mon grain a mûri tranquillement avec les courgettes, les pâtissons, les butternuts, etc. Je voulais absolument récolter ce grain, ce que j’ai fait au sécateur (!), j’ai mis les épis (de l’orge) dans un grand baril que j’ai plus ou moins oublié jusqu’à l’automne 2021.
C’est avec une micro batteuse fabriquée maison à partir d’une perceuse électrique et d’une chaîne (c’est fou les tutos qu’on peut trouver sur Youtube!) que mon mari a réussi à séparer les grains des épis. Et puis ce grain a été vanné avec un autre appareil fait maison et nous nous sommes quand même retrouvé avec 12kg d’orge.
Que faire de cette orge ? La tentation de faire du pain était grande. Grace à ma passion pour l’histoire, je sais que les égyptiens faisaient du pain avec de l’orge alors j’ai cherché une vieille recette de pain égyptien, sans blé avec du miel. On a déjà une machine pour écraser le grain en farine grossière donc ce fut facile de faire cette partie. Le miel provient de mes voisins.
J’ai finalement fait le pain cette année au mois de janvier et nous l’avons trouvé bien bon.
Faire du pain comme des égyptiens… Quelle aventure ! Faire son propre pain avec son propre grain, franchement toute personne décroissante vivant à la campagne devrait essayer. Quelle expérience ! Quel plaisir !
Après avoir fait le pain, nous avons semé une partie du grain restant au printemps dans un coin du jardin nouvellement labouré. Mais avec peu de pluie cette année, il n’a pas produit grand-chose, moins que lorsqu’il avait poussé à partir du paillage… Mon mari a essayé de faire du malt pour une future bière artisanale et cela a beaucoup mieux fonctionné. Il a produit une bière blonde très agréable à boire, que nous avons trouvée très rafraîchissante pendant les chaudes soirées d’été. Il restait encore assez de grain pour refaire du pain, ce que j’ai fait récemment, en améliorant la recette. Nous avons également resemé du grain avant l’arrivée de l’hiver (car nous n’étions pas sûrs que notre orge était une orge d’hiver ou de printemps), mais jusqu’à présent, cela n’a pas été un grand succès. Nous en avons encore pour réessayer au printemps de l’année prochaine.
Qui aurait pu imaginer ce que nous allions faire grâce à une poignée de grain issue d’un simple paillage !
Amis jardiniers, je vous souhaite d’expérimenter le plus possible avec vos jardins. Qui sait ou vos expériences vous mèneront, et quelle satisfaction vous en tirerez.
Pour ceux qui aurait accès à de l’orge et qui seraient tentés, voici la recette du pain :
PAIN D’ORGE ÉGYPTIEN
INGRÉDIENTS
– 2 cuillères à café de levure à pain (6 gr)
– 1 tasse d’eau tiède (250 ml)
– 2 cuillères à soupe de miel (40 ml)
– 1 1⁄2 cuillère à café de sel (10 gr)
– 1 œuf, légèrement battu
– 3 cuillères à soupe d’huile (45 ml) (toute autre matière grasse peut être utilisée, ce qui inclus de la graisse animale)
– 4 tasses de farine d’orge (550 gr)
DIRECTIONS
– Mélanger la levure, l’eau et le miel, et laisser reposer 5 minutes.
– Ajouter le sel, les œufs et l’huile.
– Incorporer la farine et mélanger jusqu’à ce que la pâte soit maniable.
– Déposer la pâte sur une surface légèrement enfarinée et la pétrir pendant quelques minutes.
– Placez-la dans un grand bol graissé, en la retournant pour l’enrober.
– Couvrir d’une serviette et laisser reposer dans un endroit chaud pendant un minimum de 90 min à 2 heures.
– La pâte va s’élever légèrement, mais ne va PAS doubler.
– Retournez la pâte sur une surface légèrement farinée et pétrissez-la à nouveau.
– Façonnez un gâteau rond d’environ 2,5 cm d’épaisseur.
– Placez-la sur une plaque à pâtisserie légèrement graissée.
– Couvrir d’une serviette et laisser reposer pendant minimum une heure, jusqu’à 90 min.
– Préchauffer le four à 425°F.
– Faire cuire de 15 à 20 minutes, ou jusqu’à ce que le pain soit brun pâle et qu’il sonne creux lorsqu’on le frappe.
– Laisser refroidir sur une grille.
Ce pain peut aussi être fait dans une machine à pain avec le programme pour un pain complet.